Ce sujet s'est imposé à moi à la suite de l'abandon d'un autre projet qui me tenait à cœur. Il s'est avéré nécessaire, comme une thérapie, une pause de remise en question pour essayer de répondre à l'interrogation incessante: comment continuer à faire des films…
Je reviens personnellement au désert que j'avais filmé dans « l'Ombre de la terre » et « Laylâ, ma raison ». Un espace cinématographique merveilleux, mais aussi un lieu d'enfermement et de liberté infinie, qui m'est à la fois familier et difficile à habiter!
Dans « la Danse du vent », l'enjeu thématique et l'enjeu cinématographique se côtoient et s'affrontent à la fois. Youssef, réalisateur (joué par Mohamed CHOUIKH, lui-même acteur et réalisateur) vit jusqu'au bout l'épreuve de son film en y laissant une part de sa personne. Il est pris au piège au milieu de décors tant rêvés et imaginés dans ce désert devenu à la fois sa prison (forcée ou voulue) et le champ de son imagination débridée. Les images, visions ou hallucinations, naissent directement de l'épreuve physique vécue par lui et son personnage, mais aussi grâce à la magie des lieux.