Les rêves sont têtus pour Abdellatif Laâbi, pour le cinéaste Taïeb Louhichi, ils sont aussi le salut.
"La Danse du vent" son dernier film met en scène la traversée du désert au propre comme au figuré, d'un cinéaste, confronté à la fois aux obstacles entourant sa création et à ses propres angoisses et interrogations.
Lors d'un repérage dans le sud tunisien, un cinéaste Youssef, remarquablement interprété par Mohamed Chouikh, fait la rencontre furtive d'une belle bergère Zazia. Hanté par l’image envoûtante de Zazia, il part à sa recherche et la quête de son rêve le perd dans le grand désert.
Paradoxalement, le désert, espace infini de liberté, devient sa prison, son refuge, puis SON décor. Décor de son rêve, de son film. Décor qu'il s'approprie tant et si bien qu'il veut en chasser les intrus.
C'est par Zazia, par son rêve, que Youssef arrivera à bout du désert et au bout de son film.
L'image ici, force le verbe par son esthétisme et par ses métaphores de l'absurde quand Youssef, tel Sisyphe s'acharne inlassablement à hisser une valise d'accessoires en haut d'une dune, ou quand Youssef en smoking seul dans le désert intemporel, fête le jour de l'An avec ses fantômes.
L'image devient musique et poésie par la pureté cristalline des poèmes Soufis. "La Danse du vent " est un véritable hymne à la beauté, à la musicalité et aux rêves têtus.
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