"L'île de Gorée, à trois kilomètres de Dakar, au centre de la rade que forme la côte méridionale de la presqu'île du Cap-vert, offre un abri sûr et apprécié pour le mouillage des navires. De ce fait, elle a été, depuis le 15e siècle, un enjeu entre diverses nations européennes qui l'ont successivement utilisée comme escale ou comme marché d'esclaves.
C'est le capitaine portugais Dinis Dias qui a été le premier européen qui aborda l'île en 1444. On dit que par la suite, Vasco de Gama, Camoëns et Saint-Francois-Xavier y passèrent. Puis les Holandais y construisirent deux forts, et en firent une escales pour le troc avec la côte voisine et le trafic des esclaves.
En 1677, L'Amiral d'Estrées enleva l'île aux Hollandais. Mais ce n'est qu'après d'âpres batailles maritimes entre la France et l'Angleterre, et la signature du Traité de Versailles en 1783, que Gorée fut rattachée définitivement à la France.
Le plus célèbre des gouverneurs du Sénégal, fut, de 1785 à 1787, le chevalier de Boufflers. Il quitta Saint-Louis, où résidaient habituellement les gouverneurs du Sénégal, pour s'installer à Gorée. Il chanta la charmante île dans ses fameuses lettres à sa bien-aimée Mme de Sabran, restée en Métropole.
L'arrivée du chevalier de Boufflers à Gorée n'arrêta point, hélàs, l'adominable commerce des esclaves. Celui-ci fut interdit en 1815, par le Traité de Vienne, qui consacra aussi la présence française.
Gorée, appelée « Beer » en wolof, doit son nom aux Hollandais. Ils l'avaient baptisée «Coede Reede » (la Bonne Rade), pour être connue plus tard sous le nom de Gorée. L'île devient même au 19ème siècle, le point d'attache des navires de guerre chargés de la police des mers contre les derniers marchands d'esclaves. La traite ne s'arrêtra en réalité qu'en 1848, date de l'abolition définitive de l'esclavage.
Le souvenir de la traite hante toujours Gorée. Ses pierres parlent encore. Elles se dressent, imperturbables, face à l'océan. Plusieurs lieux dans l'île, et notamment la célèbre «Maison des esclaves» et sa petite porte qui ouvre sur la mer, rappellent sans cesse les milliers d'hommes, de femmes et d'enfants qui ont été chargés sur les voiliers des Amériques, ou jetés aux requins avant d'être embarqués.
Mais, Gorée renaît aujourd'hui et retrouve le calme et le charme de son cadre unique et célèbre. Tout en conservant la grandeur de son passé, Gorée se permet de nouveau d'être « joyeuse » et reste tournée vers l'espérance. Point de départ de milliers de personnes, mais aussi terre de retour et de mémoire, Gorée est devenue depuis l'indépendance du Sénégal, un haut lieu de l'Africanité, une « Bonne Rade » d'accueil et un symbole de libération, pour tous les opprimés de la terre et tous les hommes épris de liberté dans le monde".
Feature Films
Child Of The SunDance Of The WindWedding Of The MoonLayla, My ReasonThe Shadow Of The Earth
Medium Films
Gorée, Island of the Grand-Father
Short Films